Irak
Les enfants maudits de la guerre

A Bassorah, deuxième ville irakienne, les dommages de la guerre se font encore cruellement sentir. Les enfants sont les plus touchés. La mortalité y est telle qu’on y dénombre trois cimetières pour enfants. Depuis 1991, le nombre de malformations congénitales ou de cancers a explosé. Par exemple, entre 1994 et 2003, le nombre de malformations a lui, été multiplié par 17. Il y en a désormais 14 fois plus qu’à Nagasaki ou Hiroshima.

L’utilisation d’armes contenant de l’uranium appauvri a eu pour conséquence d’exposer la population locale à des poussières radioactives qui ont contaminé les sols, les cours d’eau, le bétail. 440 tonnes d’uranium appauvri ont contaminé le sol irakien en 1991 puis entre 2003 et 2004, selon des études réalisées par l’Agence internationale de l’énergie atomique et l’OMS.

Outre les conséquences des bombardements, leurs legs radiotoxiques, les égouts et poubelles à ciel ouvert, la sécheresse, le réchauffement climatique, les habitants doivent aussi subir les émissions nocives de l’industrie des hydrocarbures. Et notamment le « flaring » qui consiste à bruler le méthane qui sort des puits, libérant du dioxyde de carbone et du benzène.

A Nehran Omar, une localité de 2000 habitants, à 30 kms de Bassorah, les habitants se désolent face au nombre incroyable d’enfants malformés et de décès dus au cancer. Toutes les familles sont touchées. Cette localité et sa région, en plus d’avoir été bombardés à l’uranium appauvri, est assiégé par les compagnies de pétrole et étouffé par ces gaz cancérigènes.

Pourtant, des lois existent pour protéger les habitants des effets de la pollution. Les champs de pétrole ne sont pas censés se trouver à moins de 10 kms des premières habitations. Elles ne sont pas appliquées. La manne pétrolière est telle (90% du budget irakien) que les autorités ne peuvent pas se permettre de se fâcher avec les grandes compagnies de pétrole.