Biélorussie, une dictature ordinaire

A la frontière de l’Europe, la Biélorussie est un pays oublié, où règne sans partage depuis plus de 20 ans Alexandre Loukachenko, ancien chef de kolkhoze, devenu satrape de l’Est. Au Soviétistan où la peine de mort existe encore, le KGB s’appelle toujours KGB, les rues portent les noms de Marx et Engels et la statue de Lénine domine la place centrale de Minsk. Disparitions, assassinats politiques, vagues de répression contre les candidats d’opposition et des centaines d’arrestations au moindre frémissement de révolte… La peur et l’absurde rivalisent.

Dans ce pays qu’on a coutume d’appeler « la dernière dictature d’Europe », deux Biélorussie s’affrontent ou plutôt s’ignorent. L’une qui regarde vers Moscou et accepte chaque jour un peu plus un pouvoir autoritaire, avec le spectre de la contagion de la crise ukrainienne. L’autre qui tente de résister depuis des années au rouleau compresseur de l’Etat en continuant d’aider les victimes de la répression et luttant pour la mémoire de ceux que le régime a effacés… Depuis mars 2017, un vent de révolte souffle de nouveau. Un rêve de printemps biélorusse…